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Acer Predator 8, elle en a dans le ventre... et c'est tout



Acer Predator 8, elle en a dans le ventre... et c'est tout

Acer Predator 8 

 Il n'y a pas que Nvidia qui pense pouvoir transformer une tablette Android en machine de jeu surpuissante. Acer, via la série Predator censée incarner le gaming haut de gamme sur PC avant tout, se lance dans le bain avec la Predator 8, une tablette de 8 pouces en cœur Intel. Le jeu est toujours en ligne de mire et vise à largement contenter les fans de jeu sur ardoise Android. Le constructeur taïwanais semble simplement avoir oublié dans l'équation l'optimisation structurelle et énergétique. 

CARACTÉRISTIQUES

  • Système d'exploitation Android
  • Version d'OS testée 5.1 Lollipop
  • Puce mobile Intel Atom X7-Z8700
  • Processeur 1.6 GHz
  • Nombre de cœurs 4
  • GPU intégré (iGPU) Intel HD

PRÉSENTATION

La Predator 8 et son nom ronflant renferment une puce mobile Intel Atom 32 bits de nouvelle génération, la X7-Z8700 (gravure en 14 nm) avec ses quatre cœurs Airmont cadencés à 1,6 GHz et pouvant monter quand l'usage le demande à 2,6 GHz ; une puce que l'on pouvait déjà voir à l'œuvre au sein de la Microsoft Surface 3. Elle est accompagnée d'une mémoire vive de 2 Go et d'une capacité de stockage de 32 Go, extensible via l'ajout d'une carte microSD. Un capteur photo-vidéo de 5 Mpx prend place au dos et un autre de 2 Mpx se loge en façade. Pour justifier son positionnement "gaming", Acer intègre également 4 haut-parleurs qui prennent leurs quartiers à chaque coin de l'appareil et plusieurs vibreurs (moteurs tactiles avancés) censés approfondir l'expérience de jeu. Le Wi-Fi a/b/g/n double-bande MIMO, un GPS et le Bluetooth 4.1 sont également au menu pour ce qui est de la connectivité sans fil.

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L'ensemble est alimenté par une batterie de 4550 mAh et tourne sous l'OS Android 5.1 Lollipop légèrement remanié par Acer à coup d'icônes et d'applications maison.

La tablette Acer Predator 8 est commercialisée au tarif indicatif de 349 €. Elle tend naturellement à venir se frotter à la Shield Tablet K1 de Nvidia, vendue pour sa part 150 € de moins. 


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ERGONOMIE 2/5


Quelle allure atypique que celle de la Predator 8. Reprenant les lignes de la gamme PC/Moniteur pour joueurs de la marque taïwanaise, la tablette détonne un peu dans le paysage des ardoises, avec une structure brute de décoffrage, des gros décrochés aux quatre coins pour y insérer des haut-parleurs à grille rouge, un dos qui mêle aluminium et plastique dans un jeu de couches propre à cette tablette. Pour qui connaît l'univers "gamer" d'Acer, cette ardoise rappellera forcément les PC portable Predator. L'ADN, physique du moins, est commun, à n'en pas douter. Une expression structurelle qui a une incidence directe sur l'optimisation de l'espace en façade, puisque l'écran 8 pouces n'occupe que 67 % de la face avant de l'appareil. 


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    De prime abord, l'aspect de la Predator 8 semble en adéquation avec son positionnement tarifaire. Toutefois, de plus près, la construction n'est pas d'une grande satisfaction, avec un assemblage sommaire et une multiplication d'éléments qui génère d'aléatoires et légers craquements dans la coque à la manipulation. 
 
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 L'aspect le plus rédhibitoire dans notre prise en main et dans l'appréciation physique de l'objet vient pourtant de la préhension même de la Predator 8. Qui donc a pensé chez Acer que des arêtes pointues de haut-parleurs disséminées aux coins du produit allaient seoir à merveille à une paume de main humaine ? Des éléments en contact direct et quasi constant avec l'utilisateur. Résultat, la Predator 8 ne peut être tenue fermement très longtemps sous peine de laisser marques et mauvaises sensations. Un retour unanime à la rédaction, où la gêne est immédiatement palpable. 


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Côté chauffe, la Predator ne s'épargne pas quelques envolées de mercure lorsqu'elle doit s'exprimer tous chevaux lâchés. En jeu vidéo gourmand, il n'est pas rare de voir l'engin atteindre les 41°C, dans une zone concentrée néanmoins et qui gênera avant tout les mains les plus sensibles.

ECRAN 4/5


En optant pour un écran en 1920 x 1200 px, Acer donne à sa tablette un affichage avec une densité de 283 pixels par pouce qui sied parfaitement à un format de 8 pouces et à l'œil de l'utilisateur pour tout type d'affichage. Une lisibilité facilitée également par une réflexion lumineuse de la dalle de 13 %, un contraste moyen de 900:1, un noir assez profond et une luminosité maximale de plus de 450 cd/m². Des résultats, sans être fous, suffisants pour le tout-venant.
 
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Acer tente le coup des différents modes d'affichage via son application MediaMaster, accessible depuis la page d'accueil et chacun proposant de retoucher à la main ensuite la température et la saturation des couleurs. Le choix est donné entre Standard, Film, Jeu et Album. Sans surprise, c'est le mode Standard qui reste dominateur en qualité de rendu. Il faut d'ailleurs ajouter que, de base, chaque mode triture sans cohérence les rendus de base, rendant le jeu manuel sur la saturation et température complètement aventureux.
 
Colorimétrie


Le rendu des couleurs manque un peu d'équilibre global, mais conserve une fidélité certaine, avec un delta E moyen de 4. La température des couleurs est un peu élevée, à 7861 Kelvins, avec une légère dérive apparente vers le bleu dans les tons les plus clairs. Côté réactivité tactile, la dalle affiche un retard de 78 ms, dans la moyenne du marché, pour un temps de latence de 20 ms, dans la moyenne aussi des tablettes IPS (respectivement moins de 30 ms et 14 ms pour les meilleurs élèves).
 
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Concluons par la fameuse option Bluelight Shield, qui propose d'atténuer la lumière bleue pour adoucir l'affichage et amoindrir l'impact à long terme sur les yeux. Le résultat est... moche, avec un voile épais et un affichage sépia/saumon. On attendra une meilleure application de cette technologie.

INTERFACE ET NAVIGATION 4/5


Entre les applications préchargées, les doublons — trois magasins d'applis au total ! — et les icônes permettant un téléchargement direct vers du contenu — des jeux surtout —, Acer impose au démarrage près de 30 logiciels additionnels à la suite classique Google que l'on trouve dans toute bonne tablette Android. Résultat, sur les 32 Go, plus de 9,1 Go sont accaparés par le système. 

 
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Au-delà de ce problème d'optimisation d'espace — vive la carte microSD —, Acer articule son interface autour d'un Android plutôt classique et ajoute même quelques bonnes cordes à son arc, comme le réveil par tapotement d'écran, l'utilisation d'applications en simultané en partage d'affichage et un cadre en surimpression atteignable à tout moment contenant 4 raccourcis d'usage (calculatrice et agenda notamment). Pas sensationnel, mais pratique.

En matière de performance, l'Intel X7 répond présent de bien belle manière. En puissance pure, que ce soit sur le CPU ou la partie graphique, la machine surpasse légèrement les appareils équipés d'un Snapdragon 810, dont la Xperia Z4 Tablet de Sony, pour rester sur le marché des tablettes. Surtout, Intel parvient à conserver un niveau de performances constant, contrairement à Qualcomm sur sa dernière puce qui s'écroule bien vite. La Tegra K1 de Nvidia, elle, reste largement en tête, mais là n'est pas le véritable problème car la plupart du temps, la Predator 8 tourne comme un diable.

 
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Quelle idée étrange — encore — d'ailleurs de la part d'Acer d'avoir placé seulement 2 Go de mémoire vive avec une telle plate-forme et un OS Android un peu modifié. En découlent quelques ralentissements épars, surtout au lancement d'une grosse appli, d'un jeu lourd, en sortie de ces derniers et pour le lancement du multitâche. Acer oblige, rien n'indique encore que l'ardoise recevra un jour une mise à jour vers 6.0 Marshmallow, ce qui serait regrettable, en particulier pour le stockage fusionné avec la carte microSD.
Enfin, pour parfaire la comparaison avec la Shield Tablet K1, qui reste basique dans son utilisation d'Android mais permet déjà au moins de manipuler le niveau de puissance et de ressources à allouer à chaque appli, constatons que l'aspect gaming de la Predator reste bien maigre face à l'offre Game Stream et surtout GeForce Now de Nvidia. Certes, il faut ajouter un abonnement mensuel, mais le jeu ne se contente alors plus d'Android et fait de la tablette une machine de jeu presque à la hauteur des consoles pour l'offre logiciel. Ici, seuls les jeux du Google Play Store auront voix au chapitre. Forcément moins profond. 


MULTIMÉDIA 3/5


Que du classique Android avec cette Predator en vidéo. Une gestion de toutes les qualités (SD/HD/Full HD) sans broncher et la nécessité sans doute pour la plupart des utilisateurs de passer par une appli-lecteur tierce (VLC, MX Player...) pour augmenter la profondeur de lecture et la compatibilité de fichiers.
 
Vidéo
Audio

Difficile de jauger la sortie casque de l'Acer Predator. En effet, son application Media Master, qui propose différents égaliseurs, ne peut être désactivée. Tout juste peut-on prétendre à plusieurs profils audio, tous plus irréguliers les uns que les autres. Ainsi se retrouve-t-on souvent avec des résultats quelque peu fantaisistes. Quand on parvient à peu près à des résultats cohérents, on note que la sortie casque manque de puissance et subit une distorsion plutôt élevée à plein volume. Heureusement la plage dynamique est assez large et la diaphonie bien marquée. Nous éviterons de nous étendre sur la courbe de réponse en fréquence, tant celle-ci confine plus à l'art contemporain qu'au rendu audio digne de ce nom.

 
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Avec ses quatre haut-parleurs, la Predator 8 aurait pu prétendre rivaliser avec l'iPad Pro, malheureusement, dans les faits, elle en est loin. Si l'on retrouve la spatialisation du son selon l'inclinaison, c'est bien là son seul point commun avec la tablette Apple. Le rendu en lui-même manque clairement de punch, et si la distorsion est maintenue à un niveau raisonnable, l'appareil tire un trait net sur les basses pour reproduire un son concentré en majeure partie sur les hauts-médiums. Une déception.
 
Jeu

Nonobstant le manque de compétitivité de la Predator 8 face à l'offre vidéoludique de la Nvidia Shield Tablet, la machine d'Acer répond présente avec sérieux sur son point d'observation principal. La plate-forme Intel s'élève sans mal à la hauteur de l'enjeu : faire tourner à fond n'importe quel jeu Android, à une fréquence élevée, sans jamais un accroc. Comme pour la Google Pixel C et la Shield, la Predator 8 est l'un des rares produits du cru à faire tourner parfaitement un monstre comme le titre Riptide GP2 avec ses effets au maximum.

 
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En revanche, chou blanc pour les vibreurs additionnels, qui s'expriment à peine sur Asphalt 8 (simulation lointaine et en surface d'un retour de force) et puis s'en va...

PHOTO 2/5


Qu'attendre de la Predator en photo ? Pas grand-chose. Les 5 Mpx de son capteur principal à l'arrière proposent des clichés aux couleurs fausses, au piqué et à la netteté moyens, à la balance des blancs détraquée et l'ensemble doit composer avec une application aux mille réglages qui n'ont de fait pas vraiment de pertinence au service d'un outil aussi peu performant.

 
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D'ailleurs, l'application en elle-même propose une prise de vue lente et affligée d'une rémanence et d'une latence constantes, désagréables pour les yeux et pour la réactivité de l'APN. La saisie de l'appareil est également compliquée dans cet usage, que ce soit en mode portrait ou paysage.
 

Il faut donc se tourner vers le capteur avant, qui sauve les meubles autant qu'il le peut pour assurer un service potable lorsque l'on s'adonne à la visioconférence (Hangouts, Skype...). La rémanence est contenue et la visibilité reste correcte, même dans des conditions lumineuses peu clémentes. Elle fait le job de ce côté-là, sans jamais aller concurrencer les reines dans le domaine que sont les iPad, les Xperia Z de Sony ou les Galaxy Tab S de Samsung.

AUTONOMIE 1/5


Qu'une tablette se réclame d'un certain savoir-faire multimédia est une chose, mais qu'elle soit capable de s'exprimer assez longtemps pour contenter son monde en est une autre que ne semble pas saisir Acer dans cette affaire. Avec un accumulateur d'une capacité de 4550 mAh, la Predator 8 doit, en théorie, compter sur une sacrée optimisation pour ne pas décevoir l'utilisateur. Las, en pratique, la tablette loupe le coche dans tous les compartiments d'usage. Dans une utilisation mixte (web, jeu, consultation d'OS avec notre protocole de test général viSer), l'ardoise plafonne à 5h06 de fonctionnement, soit à peine les deux tiers d'une journée et tout simplement la plus mauvaise autonomie que nous ayons enregistrée sur une ardoise cette année (2 minutes de moins que la Polaroid Infinite 7). En jeu pur et dur, n'espérez pas dépasser les 2h d'amusement, alors qu'en lecture vidéo en flux via Netflix, la Predator 8 expire au bout de 6h50, au niveau des moins bons élèves du secteur.

L'autonomie en jeu est un réel problème pour un produit qui se prétend machine à jouer, d'autant plus que même en collant l'appareil à son chargeur, la puissance demandée reste supérieure à la capacité de chargement de la bête et l'on perd donc de la batterie, un peu plus lentement certes, quoi qu'il arrive. Autre problème, le chargement énergétique est une plaie. Il peut parfois prendre plus de 4h et, en de rares occasions, ne jamais atteindre les 100 % de charge... Bref, à moins d'une sévère optimisation et sur ce seul point de l'énergie, la Predator 8 se tire une énorme balle dans le pied qu'elle n'a pas. 
La Predator 8 côté clavier
Pas d'embrouilles avec Acer pour la saisie tactile, la marque taïwanaise faisant confiance au clavier de base d'Android 5.1 Lollipop. La frappe peut être rapide, grâce à une bonne réactivité générale de la machine et de son écran. La saisie par tracé des mots est également de la partie, conférant ainsi à la Predator 8 un panel complet pour éditer rapidement du texte ou envoyer un email. Finalement, le seul point noir est physique et revient à nos observations de la partie ergonomie. En mode portrait ou paysage, la saisie au long cours devient gênante pour la paume des mains. 

POINTS FORTS

  • Bon rendu pour un écran un peu plus que Full HD.
  • Comportement exemplaire en jeu / Réactivité globale satisfaisante.
  • Puissance brute de la plate-forme Intel Atom X7.
  • Design atypique pour le secteur.

POINTS FAIBLES

  • Prise en main désagréable / arêtes douloureuses pour les paumes.
  • Autonomie désastreuse / Chargement long et difficile.
  • Finitions moyennes pour un produit de ce pédigrée / Chauffe notable constatée selon l'usage.
  • Pas de capteur de luminosité ambiante / Foule d'applis peu pertinentes au démarrage.
  • Des menus ralentissements / Section sonore largement perfectible.

CONCLUSION 2/5

Puissante tablette à l'étonnant design marqué — si bien qu'il en sacrifie grandement l'ergonomie —, la Predator 8 est un premier rendez-vous manqué d'Acer avec la tablette tactile Android pour "gamer". La puce Intel fait parler la foudre, mais l'autonomie famélique réduit l'intérêt à peau de chagrin. À ce jeu de l'ardoise Android explosive pour le jeu, la Shield Tablet K1 de Nvidia tient encore très largement le bon bout. 
 
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Posted By Abayomi Ismail
 

 

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