Au Mali, l’« attaque djihadiste » a fait au moins quatre victimes
Au Mali, l’« attaque djihadiste » a fait au moins quatre victimes
Selon le dernier bilan, quatre assaillants ont aussi été tués. L’attentat a ciblé un établissement hôtelier en périphérie de Bamako.
Dimanche 18 juin, une salve de balles traçantes illumine le ciel de Yirimadio, à une quinzaine de kilomètres de Bamako. Les restes du Campement, un espace hôtelier prisé des expatriés, des Occidentaux et de la bourgeoisie malienne, brûlent encore ardemment.
Selon le dernier bilan de l’attaque terroriste survenue sur le site, trois civils ont été tués, dont une Franco-Gabonaise. Un membre des forces de sécurité maliennes a, par ailleurs, succombé à ses blessures. Une dizaine de personnes ont été blessées. Au total, 32 personnes ont été secourues mais, selon une bonne source, des clients manqueraient encore à l’appel dont un Français. Enfin, quatre terroristes ont été tués dans cette « attaque djihadiste » et cinq suspects ont été arrêtés, a indiqué le ministre de la sécurité publique du Mali, le général Salif Traoré.
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Plus tôt dans l’après-midi, deux petits groupes d’assaillants, selon des témoignages concordants, ont attaqué l’établissement. « Les premiers assaillants sont arrivés très bien armés à la porte principale, a raconté Karim, un employé. Ils ont tiré en l’air alors avant de grimper vers les piscines. » « Ils cherchaient en réalité des Blancs », précise Sory Ibrahim, un journaliste interrogé par Radio France internationale (RFI), présent sur les lieux au moment de l’attaque. Un autre employé de l’hôtel, Boubacar Konta, raconte avoir vu les assaillants brandir « leurs armes en l’air, crier “Allah Akhbar”, avant de tirer des rafales dans le ciel ».
Intenses échanges de tirs
Un autre groupe s’est approché par le haut de l’établissement, ouvrant le feu sur les clients. « Par chance, poursuit Karim, il y avait des militaires en permission. » Les soldats présents auraient alors aussitôt saisi leurs armes pour répliquer, parvenant à repousser les assaillants.
Les Forces spéciales antiterroristes du Mali (Forsat) sont ensuite arrivées sur les lieux pour exfiltrer les clients, certains, vêtus de leur seul short de bain, équipés à la hâte par les soldats d’un gilet pare-balles. En fin d’après-midi, les Forsat, appuyées par l’armée, des soldats européens et des éléments de sécurité de l’ONU, ont lancé un assaut sur la colline où les terroristes s’étaient retranchés. D’intenses échanges de tirs et des explosions se sont fait entendre alors que la consigne d’éteindre toute source de lumière avait été donnée afin que les djihadistes ne disposent pas de cibles.
La configuration des lieux, parfaite pour la détente dominicale, a toutefois rendu extrêmement difficile la progression des forces de l’ordre ; la zone est vaste et verdoyante et le Campement ressemble à un petit village dont les maisons sont éparpillées dans les collines. On y trouve une multitude de lieux de détente, trois piscines. La nuit venue, sans aucun moyen de vision nocturne, les forces spéciales ont traqué les assaillants.
Dans une tribune publiée dans le Monde Afrique en janvier, lors du sommet Afrique-France à Bamako, son propriétaire, Hervé Depardieu, s’était insurgé contre les alertes de sécurité des chancelleries occidentales. « Les consignes de sécurité alarmantes émises par le consulat et les “conseils aux voyageurs” dissuasifs du site du ministère (français) des affaires étrangères entament sérieusement notre joie de vivre et nos libertés », déplorait-il.
La tribune du propriétaire du Campement : La vie à Bamako, au rythme des SMS d’alerte et des « conseils aux voyageurs »
Moins de dix jours avant ce nouvel attentat, l’ambassade américaine avait lancé une alerte pour informer ses concitoyens d’une « menace d’attaques accrue » sur les chancelleries occidentales, les lieux de culte et les sites fréquentés par les Occidentaux.
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